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mardi 13 mars 2018

Essonne : les dealers séquestraient une femme de 85 ans, malade d’Alzheimer



 

Place de la Treille, dans la cité de la Grande-Borne à Grigny, une retraitée victime de la maladie d’Alzheimer était séquestrée par les dealers qui profitaient de son appartement pour entreposer leur drogue. LP/JEAN-BAPTISTE QUENTIN

Florian Loisy et Julien Constant (@florianloisy sur Twitter)| 13 mars 2018 |

 
A la Grande-Borne, une femme de 85 ans atteinte de la maladie d’Alzheimer était séquestrée chez elle. Les dealers profitaient de son isolement pour entreposer dans son appartement la drogue et de l’argent, tout en la laissant dans l’insalubrité la plus totale.
 
Triste fin de vie pour une femme de 85 ans, atteinte de la maladie d’Alzheimer et vivant séquestrée chez elle par les dealers de la Grande Borne, à Grigny.
Ils se servaient d’elle comme d’une « nourrice », pour entreposer dans son appartement leur marchandise destinée à la revente dans les halls d’immeuble alentour.
C’est par hasard qu’elle a été libérée de son calvaire.
Dimanche 4 mars, les pompiers sont appelés au 4, place de la Treille, point central de cette cité sensible de Grigny, pour un dégât des eaux dans le bâtiment.
Sur place, ils découvrent que la fuite provient du logement d’une femme qui ne répond pas à leurs appels.
Ils passent par la fenêtre et pénètrent dans l’appartement insalubre, remplis de sacs et de détritus, sentant l’urine et les excréments… mais aussi le cannabis.
 
Face à cette situation incongrue, les secours contactent les policiers.

Ces derniers dénichent, dans une pièce à l’écart, un véritable trésor de guerre : 10 kilos d’herbe et de résine de cannabis, 22 000 € en petites coupures, deux pistolets, ainsi que tout le matériel de découpe et de conditionnement des produits stupéfiants.
« La locataire n’avait pas conscience de ce qu’il se passait chez elle, souffle une source proche du dossier. Elle ne pouvait même plus sortir et se faisait enfermer par les trafiquants. »
Cette retraitée, qui n’a plus toute sa tête, était passée au travers des radars des services sociaux jusque-là. « Elle était sous la tutelle de son fils quadragénaire, mais il n’a pas vraiment exercé son pouvoir, il la voyait très peu », indique une personne travaillant en lien avec les personnes vulnérables.
« Nous avons trouvé une personne sénile, mais ce n’est pas à nous de poser un diagnostic », indique une source proche du dossier.
Le centre médico-psychologique est installé dans le bâtiment voisin, à Grigny, mais ne suivait pas cette retraitée.
« Les dealeurs ont profité de cette aubaine pour s’emparer des clés, s’installer chez cette vieille dame, sans même s’occuper d’elle, juste pour y entreposer leur marchandise, indique une source proche du dossier.
Ils faisaient sans doute même de la découpe à cet endroit.
La nature humaine m’étonnera toujours… »
Informée de la présence de cette personne en situation précaire, la municipalité de Grigny a immédiatement pris le relais.
« Nous nous sommes chargés d’elle et nous l’avons placée dans une maison de retraite de la commune », indique-t-on au cabinet du maire (PC).
Elle a pu y subir les premiers soins et être lavée.
« Aujourd’hui, elle a rejoint un Ehpad (NDLR : établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) trouvé par sa famille et le bailleur Les Résidences », poursuit la municipalité.
Son fils lui rend visite désormais presque tous les jours.
L’enquête a été confiée au commissariat local.
« Des analyses techniques ont été effectuées dans l’appartement et sur les produits stupéfiants. Les premiers résultats devraient arriver dans deux semaines », avance le parquet d’Evry.

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