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mercredi 14 février 2018

Mobilisation gouvernementale pour Hulot


 
 
Depuis un moment déjà, on nous explique que, face au viol, au harcèlement sexuel et autres atteintes à l’intégrité et la dignité des femmes, il faut écouter leurs plaintes afin de les protéger de l’homme potentiellement prédateur.
 
Et voilà que deux ministres sont mis en cause pour des faits graves puisqu’il s’agit de viols.
Et, là, on n’écoute plus les femmes mais les deux hommes.
On croit spontanément leurs dénégations, ils sont innocents.
Tous les ministres sont solidaires de leurs collègues, y compris le premier d’entre eux, Edouard Philippe, et le chef de l’Etat.
Pourtant, la solidarité ministérielle porte sur la politique et non pas sur les affaires privées et judiciaires des membres du gouvernement.
Le Premier ministre n’a « aucune raison de douter » de la parole de Hulot quand il nie les faits dénoncés dans la plainte.
Et pourquoi ne doute-t-il pas ?
Parce que « Nicolas Hulot s’est exprimé avec sincérité et émotion sur les rumeurs dont il est l’objet depuis plusieurs jours. »
Toutefois, ni Philippe, ni Macron n’ont été jusqu’à affirmer que « les yeux dans les yeux » leur ministre avait démenti, c’eût été fâcheux au moment où Jérôme Cahuzac doit répondre de ses mensonges devant la justice…
Marlène Schiappa qui, jusqu’ici, donnait plus de crédit à la parole des femmes, défend cette fois Hulot ; elle n’a pas un mot pour celle qui a déposé plainte, elle croit en l’innocence de son collègue qu’elle qualifie d’homme « charmant et respectueux ».
Le ministre de la Défense, Florence Parly, appelle, elle, à la mobilisation gouvernementale en sa faveur comme Darmanin : « Plus que jamais il faut que nous fassions corps autour de nos collègues dont la probité est mise en cause de façon totalement injustifiée.
C’est difficile surtout pour ceux qui en sont les victimes. » Ne vous y trompez pas : les victimes, ce ne sont pas celles qui dénoncent les « collègues » mais ces derniers !
Arrêtons-là ce florilège !
Ces soutiens aussi excessifs qu’intempestifs transforment, dans le cas de Hulot, un fait « prescrit » en absence de fait, lequel devient alors une « rumeur » malveillante.
Si aux yeux de nos ministres et du chef de l’Etat, il ne s’est rien passé, si donc Hulot dit la vérité, c’est que, corollaire inévitable, Pascale Mitterrand ment, qu’elle affabule ou qu’elle était consentante. Mais ils n’en savent rien et n’en sauront jamais rien, car, contrairement à ce que prétend Nicolas Hulot, la justice n’est pas passée, il n’y aura donc ni enquête ni jugement.
Sauf du fait de Nicolas Hulot lui-même dont il semble qu’il vienne de se tirer une balle dans le pied en portant plainte pour diffamation contre Ebdo qui a publié l’enquête.
Un accusé de diffamation a deux moyens de se disculper : prouver ce qu’il avance ou plaider la bonne foi.
 
Le magistrat instructeur devra nécessairement convoquer et interroger la victime afin de vérifier ses dires publiés dans le journal.
Le déballage que ne souhaite pas Hulot aura donc lieu.
 
On imagine mal que la jeune femme dise maintenant qu’il ne s’est rien passé de criminel il y a 20 ans et qu’elle n’a déposé plainte en 2008 que pour embêter le futur ministre…
Guy Rouvrais

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