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samedi 16 décembre 2017

Désinformation. La croisade du Monde contre la démocratie directe en Autriche

 
 
autriche


16/12/2017 – 07h45 Paris (Breizh-info.com) – 
 
Surtout, ne pas laisser le peuple s’exprimer sur les grands enjeux de société de demain.

Et éventuellement traiter de nazis ceux qui voudraient le faire.
Une bonne vieille méthode de nouveau utilisée par Blaise Cauquelin, correspondant à Vienne (Autriche) du journal subventionné « Le Monde ».
Dans un article intitulé « En Autriche, le FPÖ veut imposer le « modèle suisse » du référendum », le journaliste se lâche totalement.
« Dans toute l’Europe, les populistes en rêvent. En Autriche, l’extrême droite – qui a toujours eu une longueur d’avance sur ses alliés continentaux – est en train de l’imposer : la démocratie directe doit devenir une norme dans ce pays d’Europe centrale.».
Ainsi donc, la démocratie directe, consistant à permettre aux citoyens de voter, plusieurs fois dans l’année, sur des sujets qu’une partie d’entre eux aura porté sur le devant de la scène, serait l’aboutissement d’un rêve d’extrême droite.
Dixit le membre d’un journal financé par un État dont les députés votant les lois ont été élus par moins de 50% de la population, c’est presque hilarant.
Pour rappel, en Autriche, d’ici à Noël, un gouvernement regroupant les sociaux-chrétiens de l’ÖVP et les patriotes du FPÖ sera normalement formé, le cordon sanitaire n’étant qu’une lubie franco-belge. Et c’est ce samedi 16 que seront présentés les nouveaux membres du gouvernement ainsi que les principes de l’accord entre les deux partis, qui négocient encore, notamment sur le sujet de la démocratie directe.
Le nouveau gouvernement sera composé de quatorze ministres et de deux secrétaires d’État.

Lionel Baland, spécialiste des droites européennes, explique sur Boulevard voltaire que « Les sociaux-chrétiens détiendront les attributions de l’Économie et des Finances. Ils pourraient aussi recevoir celles de la Formation et de la Famille. Si le parti patriotique FPÖ obtient le ministère de l’Intérieur, l’ÖVP contrôlera celui de la Justice car le président de la République Alexander Van der Bellen, issu des milieux politiques écologistes, a posé comme condition fondamentale le fait que ces deux ministères ne soient pas aux mains du même parti.
Le président du FPÖ Heinz-Christian Strache sera vice-chancelier, le secrétaire général du FPÖ Herbert Kickl est prévu pour la fonction de ministre de l’Intérieur et le dirigeant du FPÖ en Styrie Mario Kunasek pour celle de ministre de la Défense si cette attribution tombe dans l’escarcelle de son parti. L’ancien candidat du FPÖ à la présidence de la République Norbert Hofer recevra le ministère des Transports et des Infrastructures ainsi que des compétences dans le domaine de l’économie et de la recherche. L’ex-député du FPÖ madame Beate Hartinger pourrait obtenir le ministère des Affaires sociales et de la Santé et l’experte du Proche-Orient et publiciste Karin Kneissl le ministère des Affaires étrangères en tant que personnalité politique indépendante proposée par le FPÖ.»
Cette perspective inquiète les journalistes du Monde, ce qu’on peut le comprendre : ils ne sont pas habitués à un tel fonctionnement démocratique dans leur pays quand deux partis pèsent 31% et 26% du corps électoral.
Et notre Cauquelin de revenir sur le sujet de la démocratie directe, un des points centraux de la négociation menée par Strache :
« Or c’est un sujet sensible. A ce jour, des référendums sont rarement organisés en Autriche, dont le système représentatif s’inspire des enseignements tirés de la seconde guerre mondiale. Au sein de l’Union européenne, seules l’Irlande et l’Italie y ont recours très régulièrement. Mais le FPÖ, fondé par d’anciens nazis, ne se réclame pas de ces pays-là. Il lorgne le voisin helvétique et exige la mise en place d’un mécanisme permettant d’organiser une consultation populaire sur un sujet précis, dès qu’un seuil de 250 000 citoyens la réclamant serait atteint. »
 
« Sujet sensible » (pour qui ?), parti «fondé par d’anciens nazis».

Tout y est en deux phrases.
Du vrai journalisme en somme !
Puis enchainement combo avec un intertitre « Le FPö allié du Kremlin ».

Ainsi, un parti d’anciens nazis serait devenu subitement allié de leurs pires ennemis !
Un scoop.

Le journaliste explique :
« Sebastian Kurz, le conservateur arrivé en tête des législatives du 15 octobre, a décidé de reprendre à son compte ce projet, mais en l’encadrant. S’il juge qu’organiser une ou deux consultations par an pourrait contribuer à combler le fossé entre les électeurs et leurs représentants, il ne veut envisager de votation qu’à partir de 640 000 signatures, soit 10 % du corps électoral. Pour justifier ce garde-fou, son parti évoque des menaces de manipulations de l’opinion publique par des puissances étrangères, dans le contexte actuel de propagande sur les réseaux sociaux, alors que le FPÖ est l’un des plus solides alliés du Kremlin au sein de l’UE. « A quoi associe-t-on l’instrument de la démocratie directe ? », interroge Othmar Karas, le chef de file de la délégation ÖVP au Parlement européen : « Brexit, Catalogne, Hongrie, Erdogan. »
 
Le diable, assurément.
Crédit illustration : DR
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