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mercredi 13 septembre 2017

Boris Faure, agressé par M'jid El Guerrab : «Il aurait pu tuer, il reste député»

 

Boris Faure, ce mercredi matin, dans le studio de France Inter.
(Capture écran)
|J.Cl.|13 septembre 2017

Deux semaines après avoir subi les coups du député LREM M'jid El Guerrab, Boris Faure donne sa version des faits.
 
Boris Faure s’exprime lui-même pour la première fois.
Ce cadre du Parti socialiste, qui a failli perdre la vie le 30 août dernier à la suite de l’agression de M’jid El Guerrab, s’est confié ce mercredi matin sur France Inter.
«Je prends la parole parce que mon état de santé commence tout juste à le permettre», a-t-il d’abord expliqué.

Il a décrit sa rencontre, le 30 août, dans le Ve arrondissement de Paris, avec le député fraîchement élu LREM avec lequel il a eu «de bonnes relations de camaraderie» lorsque M’jid El Guerrab militait au Parti socialiste.
«Comme il y a eu des tensions pendant la campagne, je me dis que c’est l’occasion d’avoir une conversation amicale. Je vais finir au sol en sang après, peut-être, un coup de sang du député», raconte-t-il.

Secouru par les pompiers, Boris Faure, conscient, est d’abord conduit aux urgences de l’hôpital Cochin (Paris).
Puis il tombe dans le coma.
Transféré à l’hôpital Beaujon de Clichy (Hauts-de-Seine) avec une hémorragie cérébrale, son pronostic vital est engagé.
Il passe quatre jours «entre la vie et la mort ou en tout cas dans un état critique».
Aujourd’hui, l’élu souffre de maux de tête et entend moins bien.

«Sale arabe, ce n’est pas dans le dossier d’instruction»
Pour se justifier, alors qu’il a été mis en examen pour violences volontaires, M’jid El Guerrab a affirmé que Boris Faure lui avait attrapé le poignet et l’avait insulté, le traitant de «sale Arabe».

« Je vous le dis très nettement et solennellement, il n’y a eu dans ma bouche aucune insulte raciste, ni aucune insulte», a insisté Faure ce mercredi matin.
 «C’est un mensonge éhonté. Tout ça c’est du roman de gare, il cherche à justifier l’agression physique».
Le 3 septembre, l’avocat de Faure avait annoncé une plainte en diffamation contre El Guerrab. «L’agression plus violente est souvent la diffamation, il parle dans la presse, je suis sur mon lit d’hôpital, je découvre ça à la sortie…ce monceau de boue. Il aurait pu s’abstenir», plaide-t-il encore.

Non, se défend Faure, il ne menaçait pas M’jid El Guerrab depuis un an, comme celui-ci l’a affirmé. «J’ai fait le compte, je lui ai envoyé 60 SMS en trois ans, que j’ai tous remis à la police.

Dans ces SMS, il y a de la tension politique, mais pas de menace.
Je n’ai pas de différend personnel, je n’étais pas moi-même candidat» dans la circonscription des Français de l’étranger où El Guerrab s’est présenté avec l’étiquette LREM et a été élu.
Boris Faure affirme que son agresseur «est revenu sur certaines déclarations» : «Sale arabe, ce n’est pas dans le dossier d’instruction», dit-il.

Si le ton semble apaisé, et s’il refuse de taxer de violent le milieu politique – «des gestes, des choses magnifiques se passent entre élus locaux», plaide-t-il - Boris Faure s’interroge tout de même sur la sanction pour l’instant infligée à M’jid El Guerrab.


Après sa mise en examen, l’élu a démissionné de son parti qui l’avait convoqué pour s’expliquer. Mais il reste député.

 «C’est une sanction difficilement compréhensible. Sur le plan juridique, il y a un no man's land. (…) Pris en flagrant délit, il reste député. Il aurait pu tuer, il reste député. Il y a là quelque chose à régler.»

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