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vendredi 23 juin 2017

L'AFP a-t-elle tenté d'étouffer l'affaire Ferrand ? Des journalistes maison l'affirment

Le 23/06/2017
 
 
L'AFP a-t-elle tenté d'étouffer l'affaire Ferrand ? Des journalistes maison l'affirment
 
Richard Ferrand répond aux journalistes en mai 2017, photo ©CHARLY TRIBALLEAU / AFP
 
Le syndicat SNJ-CGT accuse l'agence de presse d'avoir censuré des informations gênantes pour le pouvoir.

 Selon eux, l'AFP aurait pu sortir l'affaire des Mutuelles de Bretagne avant le Canard enchaîné, mais la direction de l'agence s'y serait opposée.
«L'Affaire Richard Ferrand, sortie par le Canard enchaîné dans son édition du 24 mai, aurait pu être révélée par l'AFP», dénoncent les journalistes de l'AFP du syndicat SNJ-CGT dans un communiqué publié ce 22 mai 2017.
Afin d'étayer cette lourde accusation, aux mieux de favoritisme, au pire de collusion avec le pouvoir, les journalistes font valoir que, selon eux, l'AFP était en possession des informations.
 «Mais la rédaction en chef France [de l'AFP] n'a pas jugé le sujet digne d'intérêt», affirment-ils, poursuivant : «Qu'un possible scoop sur une affaire politico-financière impliquant le numéro deux du nouveau parti au pouvoir ne soit pas jugé intéressant, voilà qui est troublant. Surtout après les affaires Fillon et Le Roux qui ont émaillé la campagne présidentielle.»



Mais ce n'est pas tout.
 Les journalistes affirment que l'AFP a eu une chance de se rattraper avec le témoignage, très embarrassant, de l'avocat chargé de la vente de l'immeuble à Sandrine Doucen, épouse de Richard Ferrand.

 Un immeuble que ce dernier recommande à la location aux Mutuelles de Bretagne... dont il est alors le directeur général.
 «Mais avant même qu'une dépêche ait été écrite [à ce sujet par des journalistes de l'AFP], la rédaction en chef France a refusé le sujet.»
 
 
François Bayrou convoqué par la Justice ? D'«intérêt trop limité» pour la direction de l'AFP

Or, semble-t-il, ce n'est pas la première information qui aurait été étouffée selon le SNJ-CGT.
 En effet, selon le communiqué, le 17 mai 2017, jour de l'annonce de la composition du premier gouvernement d'Edouard Philippe, une dépêche révélant que François Bayrou est convoqué le 19 mai suivant devant le juge dans le cadre d'une affaire de diffamation est prête à être diffusée aux médias qui bénéficient d'un abonnement à l'AFP.
 Mais la direction de l'agence – la rédaction en chef France – s'y oppose.
 «La rédaction en chef France trouv[ait] son intérêt trop limité», rapportent les journalistes du SNJ-CGT. Et de déplorer : «Deux jours plus tard, l’info sera en bonne place dans les médias nationaux. L’AFP décidera alors de la reprendre !»



Aussi les journalistes s'interrogent : «L’Agence France Presse, l’une des trois grandes agences d’informations mondiales, dont le statut rappelle l’indépendance, a-t-elle peur de diffuser des informations sensibles quand celles-ci risquent de nuire au nouveau pouvoir politique élu ?»
L'AFP, comme Reuters ou Associated Press, est en effet une agence à vocation mondiale qui a pour mission de collecter, vérifier, recouper et diffuser des informations à destination des journalistes.
 Ses dépêches dictent la hiérarchie de l'information pour de nombreux médias en France.
 Pour l'heure, la direction de l'AFP n'a pas réagi aux accusations de SNJ-CGT.

Lire aussi : Après la «Macron mania», la presse commence à s'inquiéter sérieusement pour sa «liberté

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