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samedi 31 mai 2014

Partout, l’Etat démissionne…


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Le 30 mai 2014

   
Quand un État renonce à exercer son autorité sur les crapules, alors cet État se destine lui aussi au désastre.

Que le football vous inspire ou vous afflige, peu importe.
 Dans deux semaines, et pour un mois, les capitales européennes vivront à l’heure brésilienne.
Sur leurs plus grandes places, elles s’apprêtent à retransmettre les matches sur écrans géants, permettant à des milliers d’amoureux du ballon rond de communier autour de leurs équipes nationales.
A chaque fois, se seront des joies, de l’exaltation, des embrassades, des flots de drapeaux en furie, mais aussi, selon l’évolution des scores, des sentiments et des ambiances strictement opposés.
Il y a toutefois une exception.
 Une capitale, une seule, sera privée d’écrans géants : Paris.
 En effet, la préfecture de police a décidé qu’il était prudent de ne pas prendre le risque de voir se reproduire les pillages commis l’an dernier au Trocadéro, lorsque le PSG y fêta son titre.
Ainsi, les pouvoirs publics nous envoient un message limpide : trois cents voyous risquant de venir troubler ces soirées de fête populaire, nous décidons de les annuler.

Lundi dernier, j’ai pris un TGV à la gare de Lyon.
Encombré de trois lourds bagages, je me suis naturellement mis en quête d’un chariot.
 Mais dans la gare, aucun chariot.
 Étonné, un peu pressé, je demande à un agent SNCF où sont stockés les chariots.
L’agent : il n’y a plus de chariot dans la gare monsieur.
 Moi : comment ça, plus de chariot ?
 L’agent : eh non, c’est qu’ils sont tellement volés… Vous comprenez, ça en intéresse certains… au prix de la ferraille !

Ces deux postures, celle la préfecture de police, et celle de la SNCF, sont symptomatiques d’un mal profond qui gangrène notre société : la démission.
Dans le premier cas, la préfecture préfère frustrer des milliers de personnes pacifiques, plutôt que s’employer au musellement de quelques centaines de barbares encapuchonnés.
Dans le second cas, la SNCF choisit de laisser chaque jour des milliers de voyageurs se débrouiller avec leur problème de bagages (et depuis lundi, je sais de quoi je parle !), plutôt que d’arrêter ces groupes de roms, dont chacun sait, même en haut-lieu, surtout en haut-lieu, qu’ils sont les grands pourvoyeurs des ferrailleries françaises.
Concernant l’éducation des enfants, il est admis depuis longtemps que la démission des parents entraîne, chez l’adolescent, l’absentéisme scolaire, le mal-être, la délinquance et, finalement, un désastre humain.

Pour les sociétés, c’est pareil.
 Quand un État renonce à exercer son autorité sur les crapules, parce qu’il craint davantage les remontrances de quelques crétins idéologues que la réprobation, ferme mais toujours ouatée, de la masse des gens honnêtes et bien élevés, alors, cet État se destine lui aussi au désastre.

Rendez-nous nos écrans géants !

 Rendez-nous nos chariots !

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