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vendredi 23 mai 2014

Défection royale pour les commémorations du D-Day.


D-Day-landings


Le 22 mai 2014

   
Vive émotion des habitants du petit village normand de Merville-Franceville-Plage, lorsqu’ils apprirent que l’héritier de la Couronne d’Angleterre ne viendrait pas.

Vive émotion des habitants du petit village normand de Merville-Franceville-Plage, lorsqu’ils apprirent que l’héritier de la Couronne d’Angleterre ne viendrait pas, le 5 juin prochain, pour célébrer le 70e anniversaire du Débarquement.
 Au sein de cette charmante localité du Calvados d’un peu plus de 2.000 âmes, située sur le stratégique (depuis Vauban) estuaire de l’Orne, c’est la consternation, à commencer par celle de l’édile, Olivier Paz, qui ne comprend pas cette défection royale : « Le prince Charles se prive de quelque chose qui est assez incomparable. Merville, c’était 700 gars le matin (du 9e bataillon des parachutistes britanniques de la 6e Airborne). Ils n’étaient plus que 75 le soir quand ils ont pris la batterie allemande. »
À entendre l’élu, on comprend, en effet, toute la symbolique attachée à la présence, ce jour-là, du futur souverain britannique, laquelle, au-delà de sa personne, devait témoigner d’un hommage solennel rendu à la bravoure et à l’héroïsme des soldats de son pays.
 Pour la mémoire des Francevillais (nom des habitants de la commune), c’est un peu comme les sacrifices d’Alamo ou de Camerone.

C’est que, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, le lieutenant-colonel Terence Otway et ses valeureux parachutistes assurèrent rien moins que le succès de la plus importante opération militaire aéronavale de l’histoire du XXe siècle : la mission Overlord.

 Vers 1 heure du matin, dans un ciel battu par les vents violents et les pluies torrentielles, les éclaireurs et démineurs du lieutenant-colonel Otway partiront en reconnaissance, pour permettre de neutraliser la batterie de Merville édifiée, quelques mois plus tôt, par l’Organisation Todt, sous le commandement du Feldmarschall Rommel.
Cette batterie – composée de casemates et de bunkers abritant, notamment, canons, mitrailleuses et autres pièces d’artillerie, et entourée de champs de mines et réseaux de barbelés – complétait le célèbre mur de l’Atlantique et devait verrouiller les plages de Normandie, empêchant tout accès au continent et donc à l’Allemagne.
C’est dire que, ce fameux jour J, l’intervention des Alliés sur les côtes de la Manche (que Rommel avait prophétisée) allait s’avérer décisive dans la chute du IIIe Reich.
 Au prix de pertes épouvantables (tant dans le camp britannique que du côté allemand), dans un terrible orage d’acier de balles traçantes, d’obus et grenades, la 716e division d’infanterie du Generalleutnant Richter finira par succomber à « l’inimaginable assaut » des paras anglais.
 70 ans plus tard, l’incomparable musée de la Batterie de Merville rend compte de cette page victorieuse écrite du sang des Européens.
L’émoi suscité par ce que l’on peut appeler une bévue princière est tout à fait compréhensible. Même si comparaison n’est pas raison, cette situation n’est pas sans rappeler, mutatis mutandis, le « boycott » par Chirac des cérémonies du bicentenaire de la victoire de Napoléon à Austerlitz en 2005.

 La haine de soi commence par l’ignorance de son passé.

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