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jeudi 27 février 2014

Valls contre Goasguen : Grand Orient et Petit Occident ?

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Le 26 février 2014



Non seulement il y a des coups de pied au derche qui se perdent, mais encore y a-t-il une ambiance qui vire dans le délétère.

Car autrefois, au Parlement, on s’étripait certes ; mais avec panache.
Combien de mots cruels échangés en cette auguste assemblée ?
La phrase qui tue, l’épithète qui fait mouche. Edgar Faure, Léon Daudet, Pierre Mendès France, Jean-Louis Tixier-Vignancour, où êtes-vous ?
Parce qu’aujourd’hui, ça sent le tiède et le mou.
À tel point que les journaux en arrivent à gloser sur une petite passe d’armes ayant opposé Claude Goasguen (député du XVIe arrondissement parisien) et Manuel Valls (ministre de l’Intérieur).
Le premier s’inquiétait de l’impuissance des autorités publiques vis-à-vis des manifestants d’ultra-gauche à Nantes. Il est un fait que dissoudre des mouvements n’ayant aucune existence administrative n’est pas chose aisée ; c’est pour ces mêmes raisons que le GUD est toujours là depuis les années soixante du siècle dernier.

 Il est tout aussi vrai que les anarcho-black-bloquiens et leurs copains punks à chien sont des excités.
 Ces choses dites, lorsqu’ils cassent tout lors des sommets du G20, on n’a pas forcément envie de se ranger du côté des nervis du CAC 40, mais c’est une autre histoire…
Le second, pour toute réponse, a renvoyé le premier à son passé adolescent du mouvement Occident.
 Et alors ?
À moins de vingt printemps, si on n’a pas été fasciste ou anarchiste, c’est qu’on a un peu manqué quelque chose ; même si demeurer anarchiste ou fasciste, passé l’andropause, présentera toujours un petit rien de consternant.
Bref, Claude Goasguen a bataillé dans les rangs d’Occident.
 Comme tant d’autres à droite.
Mais comme certains à gauche, dont Jean-Pierre Chevènement dans le mouvement Patrie et progrès, dont le « fascisme » était autrement plus plausible.
Ou comme d’autres encore, à la droite de l’extrême gauche, tel Lionel Jospin, trotskiste de l’OCI, illustre devancier d’un Jean-Christophe Cambadélis ou d’un Jean-Luc Mélenchon.

Oui, dans sa jeunesse, tout le monde – à condition d’avoir respecté sa sève, son idéal, ses foucades – a été parfois excessif.
Cela peut être condamnable, tout comme peuvent être aussi méprisables les rentiers prématurés ayant été épargnés par ces tocades.
Ces choses dites et remises dans leur contexte, il n’est pas incongru de dénigrer l’engagement des anciens d’Occident.
 D’accord, c’était la guerre froide.
 Bien sûr, il fallait peut-être défendre les USA au Viêt Nam, tout en faisant mine d’oublier qu’ils avaient viré les Français d’Indochine en finançant Hô-Chi-Minh.
Guerre froide, toujours, les amis d’Alain Madelin et Gérard Longuet se battirent parfois coude à coude avec les militants sionistes du Betar, tandis que Maurice Bardèche, en bon chrétien, en bon « fasciste », appelait à la solidarité franco-arabe dès les premiers jours de la guerre des Six Jours, en 1967.

Finalement, il y a encore des choses qui valent le coup de lever le coude avant de partir heureux.
Au rang d’icelles, les débats d’autrefois : mourir pour un bon mot, quelle grâce…

Le reste n’est que littérature.

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