La tension monte à deux jours de la manifestation des opposants au mariage homosexuel.

 Le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a mis en garde vendredi contre des provocations de l'extrême droite, expliquant "étudier" une dissolution du "Printemps français". Cette nébuleuse regroupe certains des opposants les plus radicaux à la loi validée par le Conseil constitutionnel et promulguée, et est en conflit ouvert avec la Manif pour tous de Frigide Barjot. "Nous allons l'étudier parce que ces propos sont inacceptables", a déclaré le ministre
, interrogé sur un communiqué virulent du groupe. "Il n'y a pas de place pour des groupes qui défient la République, la démocratie et qui s'attaquent aussi à des individus", a-t-il prévenu.

Le "Printemps français", qui manifestera devant l'organisation maçonnique du Grand Orient à Paris vendredi soir, avait publié le 21 mai sur son site internet un communiqué virulent appelant à "une nouvelle résistance" : "La France est actuellement soumise à des forces qui veulent l'asservir entièrement. La bataille ne fait que commencer. Elle se prolongera jusqu'à la victoire."

Le "Printemps français", un esprit

Alors que le président de l'UMP, Jean-François Copé, a annoncé sa participation à la manifestation de dimanche, le "Printemps français" s'en prend à mots couverts à son mouvement, fustigeant les partis qui seraient désormais "dans le camp ennemi", coupables de "collaboration avec le pouvoir idéologique, en affirmant faussement que la loi Taubira ne pourra pas être abrogée". Selon ce texte, "seront tenus pour cibles" désormais, outre le "gouvernement actuel et tous ses appendices", "les partis politiques de la collaboration".

Porte-parole du "Printemps français" , Béatrice Bourges s'est dite "sidérée par les propos de Manuel Valls" et se demande "ce que le ministre de l'Intérieur veut interdire puisque le "Printemps français" c'est plus un esprit qu'autre chose. Le mouvement n'a même pas de statut". Si une telle démarche devait être entreprise contre son mouvement, "cela ne fera que le renforcer car cela prouve que nous entrons vraiment en dictature".

Autre "inquiétude" exprimée par Manuel Valls, la présence dimanche de "groupes radicaux d'extrême droite" qui auraient l'intention de "venir en nombre", "non pour manifester mais pour créer l'affrontement et le désordre et pour s'en prendre aux symboles de la République, une République" qu'ils "haïssent".