Nicolas Gauthier 15 mars 2024
Un
secret ne le demeure jamais bien longtemps.
La preuve par ce sondage
Ipsos commandé par Les Républicains, en décembre 2023, et qui se
retrouve, ce 15 mars, dans les colonnes de L’Obs. Établi sur un panel de quatre mille personnes sondées, il est donc de ceux que l’on peut prendre un tant soit peu au sérieux.
Sérieuses, ses conclusions le sont tout autant. Ainsi, en cas de
dissolution de l’Assemblée nationale, le Rassemblement national pourrait
obtenir entre 243 et 305 sièges. La majorité absolue se situant à 289
sièges, le mouvement présidé par Jordan Bardella serait donc en droit et
capacité de cohabiter avec l’Élysée.
Une NUPES en peau de chagrin
Un scénario d’autant plus plausible que le nombre de députés
macronistes passerait entre 117 et 165 sièges, contre 246 aujourd’hui.
Plus à gauche, la NUPES – ou plutôt ce qu’il en reste, sachant qu’elle
s’en va dispersée au scrutin européen de juin prochain – devrait se
contenter d’une maigre représentation : entre 55 et 79 sièges, contre
131 obtenus en 2022. Du côté des Républicains, le statu quo serait de
mise, leur possible étiage se situant entre 44 et 60 députés, contre 62 à
ce jour.
Une dissolution de l’Assemblée nationale permettrait donc au parti
d’Éric Ciotti de conserver ses troupes, tout en le privant de son rôle
de faiseur de roitelet. Mais quelle est la latitude politique d’un
mouvement qui comptera bientôt plus d’élus que d’électeurs ? Surtout
quand on sait que sa base populaire est partie vers le RN, son électorat
progressiste chez Renaissance et son homologue conservateur tiraillé
entre Reconquête et le Rassemblement national. Résultat ? Ce n’est pas
sur lui qu’il faudra compter pour renverser la table. Ces choses
écrites, deux observations s’imposent.
La première est que ce sondage reflète, finalement, l’actuel état de
l’opinion française, corroborant au passage d’autres sondages relatifs
aux élections européennes à venir, confirmant inlassablement les mêmes
tendances.